Saint Jean à Patmos, acrylique sur papier, 25 x 20 cm, 2010-2011.

Pourtant, on n'a pas à s'inquiéter malgré la proximité du démon. L'enluminure permet de voir qu'au fil du temps, le monstre semble domestiqué et a su s'adapter à l'actualité culturelle de la ville. On l'aperçoit dans le détail : il a laissé de côté ses diadèmes désuets et porte maintenant, sur sa tête principale, une casquette de l'équipe de hockey la plus reconnue de Montréal. À ce moment-ci, il est important d’indiquer que le fait d’avoir uniquement une casquette ne veut pas dire que le démon dédaigne utiliser celles d'autres équipes de la ville. C'est plutôt que huit casquettes de qualité seraient très coûteuses.
Voyons un autre aspect de l’image : le démon semble hilare et on dirait que la vision terrifiante de saint Jean a cédé la place, aujourd'hui, à une compréhension plus joyeuse des hommes face au diable et même de celui-ci à leur égard. Toutefois, le péril du mal subsiste. Saint Jean le sait et on le voit fermer à demi l'œil gauche pour mieux discerner l’être démoniaque pendant qu'il prend ses notes. A côté de l'évangéliste se trouve son symbole, l’aigle, mais en fait, il s’agit ici d’un pygargue à tête blanche qui est une espèce de rapace américain.
Ce tableau, en perspective, se présente comme un retable peint et placé dans une église. Au premier plan, sur un socle, se dresse un huart à collier, oiseau qui habite sur la côte atlantique du Canada.
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